LITTLE BIG BAND - JAZZ,SWING,JUMP,RYTHM&BLUES - n°1 juin 1953 page 3
L'histoire du Little Big Band commença lorsqu'un beau matin, quelqu'un dont je ne me rappelle plus le nom eut l'idée de génie de monter un groupe, avec des vrais musiciens, qui font vraiment de la musique, avec de vrais instruments. Fasciné par cette vision qu'il pensa être d'inspiration divine, mais dont les contours lui parurent abstraits, il se mit à refléchir au solutions pratiques qui s'offraient à lui: quels instruments choisir, pour jouer quelle musique et avec qui? Après une période intense de réflexion, l'évidence lui apparut: la batterie, les saxophones, la guitare, la voix, la contrebasse s'imposèrent comme les instruments nécessaires pour réaliser son grand projet. Il lui manquait cependant quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui l'empêchait d'atteindre la plénitude et l'harmonie; après avoir consulté tous ses neurones pendant des heures, euréka, il trouva, bien sûr, il manquait un piano!
Tout excité par sa découverte, il sut instantanément quelle était la musique qu'il fallait jouer absolument: du swing, du jazz, du jump, du rythm&blues (mais vous le saviez déjà, n'est-ce pas?)! Louis Jordan, T-Bone Walker, Wynonie Harris et autres avatars du blues qui bouge et qui vous fait bouger toute la nuit, voilà bien quelque chose de révolutionnaire! Le plus gros était fait, restait encore le problème du personnel à employer au service de son projet, question épineuse s'il en est.
Il consulta ses archives, se rendit compte que Louis Jordan était décédé, ce qui provoqua chez lui une grande tristesse, mais il se consola vite: en effet, juste après Jordan se trouvaient six individus hors du commun que je vais de ce pas vous présenter par ordre alphapétique:
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Malek Ben Yedder, quant à lui, a découvert l'autre jour qu'il était prévu à la fête, de longue date. Quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre qu'il était chargé du chant et des claves, tâche qui ma foi ne le rebute pas de trop (du moins avec le Little Big Band). |
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Heureusement que Mehdi Cherfaoui savait jouer de la batterie, sinon il aurait pu rater sa chance de participer au projet; d'ailleurs il s'en rend bien compte et passe son temps à remercier tout le monde (qui d'ailleurs n'y est pour rien). |
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Yann Colleu a eu raison de porter son chapeau sur la tête tous les jours depuis ses quatre ans: sans lui, ni guitare, ni ampli, ni Blues, toutes sortes de choses qu'il fait pas mal du tout (ce qui lui a permis de négocier son entrée en beauté, au bénéfice de toute la communauté du Blues et du Swing). |
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Jacques Frézal avait un atout sur la plupart de ses compatriotes: non seulement il joue très bien du saxophone (ça fait trois, je crois), mais en plus il joue de l'harmonica. Malgré cela, l'élément déterminant a été sa grande maîtrise du baby-foot. |
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Antoine Pozzo di Borgo, s'il avait su ce qu'il allait devoir porter comme cravates pour participer auLittle Big Band, aurait fait ce qu'il a effectivement fait: de la contrebasse, instrument assez rarement pratiqué de nos jours (c'est grand quand même), mais qui peut faire un son intéressant. |
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François Salace était le dernier sur la liste, ce qui n'a rien à voir avec sa maîtrise totale du piano et de l'orgue (normalement on en joue dans les églises mais lui il en joue même chez vous si vous lui demandez) ni avec la marque de ses chaussures. |
Ca y'était! Les longues heures de réflexion solitaire n'avaient pas été inutiles et le projet prenait enfin un visage, celui des six jeunes hommes précités. Après avoir pris le soin de tous les appeler pour les prévenir de cette grande nouvelle qui allait changer leur vie, il s'assura que leurs emplois du temps coincidaient et contacta tous les endroits qui semblaient appropriés pour faire de la vraie musique: le Slow Club, La Pêche, La Cigale, l'appartement du troisième étage du 128 rue Pierre et Marie Curie, le Jazz Club du Berry, le Café du Palais, le 91 Quai de la Gare, la Maison Blanche à Washington D.C.(eux, ils n'ont pas encore répondu d'ailleurs), le Festifômètre, la Balle au Bond et tellement d'autres qu'on va arrêter là, comme ça vous pourrez faire ce que vous aviez prévu aujourd'hui.
Vu le succès monstre (c.f. photo de couverture en page 1), qui était prévu d'ailleurs, ce n'est pas près de s'arrêter, pour le plus grand bonheur des fêtards, des mélomanes, des rigolards
LITTLE BIG BAND - JAZZ,SWING,JUMP,RYTHM&BLUES - n°1 juin 1953 page 3